lundi 10 février 2014

Analyse Œdipe à Colone de Sophocle

Pièce jouée en 401 grâce au petit-fils de Sophocle, Sophocle le Jeune Œdipe à Colone décrit l'arrivée du réprouvé, aveugle et maudit Œdipe à Colone, près d'Athènes. Rejeté, ne pouvant compter que sur ses filles Antigone et Ismène, il s'efforce de se disculper des crimes dont on l'accuse. Œdipe doit aussi défendre sa liberté face à ses fils : Créon, envoyé par Étéocle, vient pour se saisir de lui et de ses filles, mais l'aide précieuse de Thésée, roi d'Athènes, les sauve. Puis c'est Polynice qui vient quémander son soutien pour la guerre des sept qui se prépare. Rejetant ses fils, Œdipe se prépare à mourir : accompagné de Thésée, il disparaît en un lieu secret en promettant sa protection à Athènes. À l'appel des dieux, le maudit est élevé au rang des héros.


Ce mythe nous raconte la fin de la vie d'Œdipe. Œdipe dans ce mythe est déjà vieux et aveugle, donc on peut comprendre que sa fin est proche.


On peut aussi percevoir une dimension tragique car la famille qui est victime de la tragédie est la famille des Labdacides, qui a déjà un passé tragique auparavant.

Symboliques selon les auteurs:



Selon Freud, la crevaison des yeux est symbole de castration qui permet a l’enfant d’être indépendant.
Or il se pourrait que ce motif des yeux crevés ou arrachés renvoie également à une inscription historique de la littérature et des savoirs qu’elle met en jeu pour se penser elle-même – inscription qui comporte à la fois et, comme j’espère le préciser, indissociablement, une mise en perspective de la question de la morale et de la manière dont l’œuvre définit son propre statut.


On peut aussi percevoir une dimension tragique car la famille qui est victime de la tragédie est la famille des Labdacides, qui a déjà un passé tragique, dont Œdipe appartient.


La lutte du bien contre le mal
Œdipe, aveugle, est dépourvu de lumière. Même comme ça, il incarne le bien. On peut assister à une opposition manichéenne (bien contre le mal) entre Œdipe et Créon, qui veut se saisir de lui et de ses filles.
Créon représente le mal et Œdipe le bien.

Un mortel élevé au rang de héros
Œdipe meurt pour protéger sa famille et la ville de Thèbes et donc le maudit est, au biais des dieux, élevé au rang de héros.  On parle donc de sacrifice héroïque

Le chœur
Le chœur joue encore une fois un rôle important car il apparaît dans le début de chaque épisode et entame des chants qui varient de ton(tragique,épique) selon l'épisode en question.
Le chœur dans ce mythe est composé de cette manière :
des vieillards de Colone
1er épisode : Parodos
Le chœur entame une chanson tragique en apprenant l'identité de l'homme(qui est Œdipe)
2nd épisode : Stasimon (chants du chœur)
Rencontre entre Thésée et Œdipe, qui bénéficie de la protection de la cité d'Athènes
3ème épisode : Arrivée de Créon, qui tente de convaincre Œdipe à retourner à Thèbes
4ème épisode : Exodos , et fin de la pièce
On assiste à l'arrivée d'un messager qui raconte la mort surnaturelle d'Œdipe.
La pièce se termine alors que Thésée s'apprête à accomplir les derniers rites funèbres nécessaires en l'honneur d'Œdipe.


La notion de sacrifice
La symbologie de l’héros était à cette époque était que l’héros était celui qui luttait pour le bien , au prix même de sa mort.
C’est exactement ce qui se passe avec Œdipe, qui pour le bien de Colonne se sacrifie.
C’est qu’ici Œdipe incarne le stéréotype de l’héros

Conclusion :
On peut donc conclure que le mythe d’Œdipe a sur garder des racines dans l’histoire et a donné naissance à plusieurs concepts, comme par exemple celui du Complexe d’Œdipe crée par Sigmund Freud.
             

Analyse Œdipe Roi de Sophocle

L'intérêt de cette pièce est son statut d'oeuvre majeure de la tragédie: une perfection dans la construction dramatique, une référence pour nous contemporains. Elle offre une méditation sur la fragilité du bonheur humain et sur les faiblesses de l'homme.



Le mythe d'Œdipe met en place plusieurs concepts:


- la domination des dieux sur l'homme
- ne jamais contrarier le destin
- des interprétations psychanalytiques



Œdipe roi

La domination des dieux sur l'homme
La question que nous pose Sophocle est: l'homme est-il toujours libre de choisir son destin? Et par conséquent, en est-il toujours responsable?
Selon l'oracle, le destin d'Œdipe était tracé avant même sa naissance. On sait plus tard que les prévisions de l'oracle se révèlent exactes. On peut donc comprendre que en effet, Œdipe n'est pas responsable de son destin. Cela démontre tout le pouvoir qu'ont les Dieux sur les hommes , qui n'ont pas de libre arbitre.


Une antithèse ténèbres/lumière


Les métaphores dans le texte sont présentes dans toute la pièce et peuvent donner origine à des paradoxes :
Œdipe est clairvoyant quand il déchiffre l'énigme du sphinx, mais il est aveugle pour lire les signes de son propre destin. C'est lorsqu'il est aveugle qu'il voit la vérité.
Les métaphores de la lumière et de la cécité sont récurrentes dans toute la pièce et sont à l'origine de paradoxes : Tirésias est aveugle mais il connaît le passé et l'avenir ; Œdipe est clairvoyant quand il déchiffre l'énigme du sphinx, mais il est aveugle pour lire les signes de son propre destin. Il est aveuglé par son hyhris et croit savoir. C'est lorsqu'il est aveugle qu'il voit enfin la vérité. Il se débat aveuglément dans le mystère de ses origines. Si Œdipe préfère la cécité au suicide c'est parce qu'il veut assumer sa responsabilité. Il se punit lui-même en se condamnant à vivre dans les ténèbres. Par ailleurs, maintenant que lumière est faite, il se considère indigne de continuer à regarder les autres. Vivre dans la honte et le remords est plus dur que de mourir : " De quels yeux, dis-moi, aurais-je regardé mon père, en arrivant chez les morts, et aussi ma pauvre mère, après les crimes que j'ai commis envers eux, et pour lesquels ce serait trop peu que de m'étrangler." Pas plus qu'il ne supporte de voir il ne veut pas être vu. Des ténèbres à la lumière et de la lumière aux ténèbres, tel est le chiasme métaphorique qui résume la pièce de Sophocle.



Un héros en quête de vérité


On peut se demander si la pièce de Sophocle est une tragédie du savoir ou de l'ignorance.  Œdipe, pour le peuple, c'est celui qui sait : il a su résoudre l'énigme du sphinx, c'est un personnage clairvoyant et on attend qu'il fasse une fois de plus la lumière sur un mystère. Lui même dit : Là aussi, je ferai la lumière. Œdipe veut savoir qui est le meurtrier de Laïos pour purifier la cité et faire revenir l'ordre et le bonheur.
Il se pose de nombreuses questions  : " faire place nette ? Mais comment ? De quoi s'agit-il ? Qu'est-il arrivé ? [...] Quelle est la victime ? De qui parle l'oracle ? [...] Mais où sont-ils ? Où donc ? Où trouver leur trace ?"  de toute évidence et en toute bonne foi Œdipe ignore le passé de Thèbes? D'ailleurs au début du premier épisode il précise qu'il est " étranger à ce qui se raconte  comme ... à ce qui s'est fait"; Au fur et à mesure que Créon apporte des réponses à ses questions, quand il a suffisamment d'éléments pour comprendre les propos énigmatiques de l'oracle, il se lance dans la quête de la vérité. Œdipe se lance alors dans une espèce de enquête policière en cherchant des indices, des témoins.. Il interroge Tirésias, le seul à avoir survécu au malheur.


Pourtant, Œdipe refuse de savoir : il n'accepte pas de prendre pour vrai les révélations de Tirésias, qui de devin devient un charlatan, un intrigant à la solde de Créon. Il s'aveugle dans ses convictions et refuse d'entendre raison. Il n'accorde aucune confiance à qui que ce soit. Tous sont dans l'ignorance, seul lui saura : il refuse de croire en les oracles, alors qu'il avait refusé de retourner à Corinthe parce qu'il craignait que l'oracle ne se réalise : il refuse de croire en la sagesse de Tirésias, il refuse de voir les choses telles qu'elles sont : il ne fait d'abord aucun rapprochement entre ce qu'il a fait et ce qui s'est passé. Au contraire, il se laisse persuader par Jocaste que les oracles et autres divinations ne sont que mensonges : " Ah ! à quoi bon désormais, femme, faire cas des prédictions du Foyer Delphique, ou des oiseaux qui criaient  dans les airs ? à les en croire, je devais tuer mon père. Le voilà mort et enfoui sous la terre. Et moi, je suis ici !  "


En fait, Œdipe est celui qui ne peut pas savoir parce qu'il vit dans l'ignorance. en effet, Œdipe suit sa logique : il a fui son père et sa mère pour ne pas être le monstre que lui a prédit l'oracle, il ne sait pas que Polybe et Mérope ne sont pas ses parents, dés lors, il ne peut pas comprendre son crime. De même, il ne savait pas que le vieillard qu'il avait tué au carrefour de Delphes et de Daulis était Laïos. Jamais on ne lui avait parlé de ce crime et lorsqu'il s'aperçoit qu'il est le meurtrier de Laïos, il n'accède qu'à une partie de sa vérité : il continue de croire que l'oracle s'est trompé et que Laïos n'a pas été par son fils mais par l'étranger qu'il était : " [...] il faut que je m'exile, et qu'en exil je m'interdise de voir les miens, de mettre les pieds dans ma patrie, sous peine d'être voué à épouser ma mère, à tuer mon père..." Œdipe , c'est celui qui ne sait qui il est : l'enquête policière se transforme en quête d'identité.


Le héros boiteux
Œdipe veut dire "Pieds enflés"
Les mythes antiques mettent en scène des héros et des dieux boiteux. Dionysos, Héphaïstos, Harpocrate boitent. Jason dans sa quête de la Toison d’or, devient boiteux en perdant sa sandale gauche après avoir aidé Héra déguisée à traverser une rivière en crue. Héra, en échange, lui accorda sa protection . Œdipe boite également, et il est fils d’un gaucher et petit-fils d’un boiteux . Héphaïstos (Vulcain pour les Latins) est décrit dans l’Iliade comme un être monstrueux, laid et bancal. Il est forgeron. Il possède la connaissance du Feu intérieur — donc de l’alchimie . Il est devenu boiteux après un corps à corps avec Zeus, son père, qui le précipita hors de l’Olympe, sur la terre. Héphaïstos devint le maître du feu, maître de la Forge. De la matière brute, le fer informe et disgracieux, et à l’aide du feu dont il possède le secret depuis son combat et sa chute, il façonne des armes admirables, des glaives, des sceptres et des boucliers pour les dieux. L’estropié, le difforme, se reconstruit lui-même quotidiennement  dans le monde souterrain où couve le feu sacré.
Héphaïstos, lorsqu’il est sous terre, symbolise le soleil d’hiver dont la plus grande partie de sa course se situe sous la ligne d’horizon. « En symbolique, boiter, c’est être faible, c’est finir ou commencer » .  Le soleil devient faible à partir du solstice d’été jusqu’au solstice d’hiver qui est la nuit la plus longue de l’année. Alors, jeune nouveau-né, le soleil commence sa course ascendante et, de plus en plus fort, il culmine au solstice d’été, dernier jour avant sa lente descente hivernale.


Œdipe sait mais ne peut pas
Les ténèbres externes génèrent une lumière interne.
Il y a une action de se reconnaître à soi-même :
Il ne peut plus regarder l'extérieur, donc il ne peut compter que sur son intérieur.

Sophocle démontre donc que la caractéristique principale de son héros est le droit de opposer une vérité sans pouvoir a un pouvoir sans vérité.

dimanche 9 février 2014

Œdipe roi, SOPHOCLE

Œdipe roi est une tragédie grecque de Sophocle. Elle est l'une des plus fameuses tragédies de Sophocle et elle connait une postérité abondante, inspirant nombreux dramaturges et artistes et suscitant de nombreuses interprétations, tels que la +einture, les ré-écriture ou même la psychanalyse.

La reine Jocaste attend un enfant. Son mari, Laïos, roi de Thèbes, fait une requete  auprès des dieux, comme dictait la tradition, pour apprendre le destin de l’enfant. La réponse de l'oracle est terrible : " Il tuera son père et il épousera sa mère". Il décide d'échapper à son destin : il ordonne qu’on perce les deux pieds de son fils nouveau-né, qu'on le pende et qu’on l’abandonne  aux bêtes sauvages sur les flancs du mont Cithéron. Le bébé gémissant émeut le cœur du serviteur chargé de la besogne. Il le confie à des bergers du roi de Corinthe, qui l'amènent à leur maître Polybos, roi de Corinthe. Sa femme Périboea qui désespérait justement d'avoir un héritier, l’adopte. Polybos l'appele Œdipe (" celui qui a les pieds enflés ", en grec) et l'éleve comme étant son propre fils. Les années passent. Un jour, pendant une querelle, un Corinthien traite Œdipe d'enfant trouvé. Celui-ci, alarmé, part à la recherche de la vérité auprès de Pythie de Delphes. En chemin, un vieillard monté sur un char lui commande, un peu trop impérieusement, de s'écarter de son chemin. Œdipe, qui a le sang vif, le tue. C'était le roi Laïos, son père. Ainsi, Œdipe accomplit la première partie de la prophétie sans le savoir.
Œdipe arrive à Thèbes, qui est sous la coupe d'un monstre sanguinaire appelé le Sphinx, lion à tête de femme. La créature bloque les routes menant à la ville, tuant et dévorant les voyageurs qui ne peuvent pas résoudre la fameuse énigme qu'elle leur proposait : " Quel est l'animal qui le matin marche sur quatre pieds, à midi sur deux et le soir sur trois ?". Œdipe répond sans hésiter que c'est l'Homme, qui au matin de sa vie marche à quatre pattes, va sur ses deux jambes à l'âge adulte et s'aide d'une canne pour soutenir sa vieillesse. Le Sphinx, vexé, se suicide. Œdipe s'attire les faveurs de la ville pour avoir libéré Thèbes du Sphinx. En remerciement, les Thébains le couronnent roi et lui donnent comme épouse la veuve de Laïos, Jocaste. Pendant de nombreuses années, le couple vécut heureux, ne sachant pas qu'ils étaient en réalité mère et fils. La seconde partie de la prophécie est accomplie.

Œdipe à Colone, SOPHOCLE

Œdipe à Colone est une tragédie grecque de Sophocle, l'une des dernières qu'il a composées. Elle a pour sujet la fin de la vie d'Œdipe, roi légendaire de la famille des Labdacides. Banni de Thèbes après s'être découvert coupable de parricide et d'inceste et s'être crevé les yeux, Œdipe erre sur les routes, guidé par sa fille Antigone; tous deux finissent par trouver asile à Colone, où ils sont accueillis par le roi d'Athènes Thésée.


Oedipe arrive aux portes de Colone aveugle et vielli. Il est accompagné par sa fille Antigone. Ils rencontrent un viellard en chemin qui leur indique où ils sont. Près de la ville ils rencontrent un homme avec qui ils parlent. Œdipe revient sur son passé et plaide pour sa cause : il n'est pas coupable, mais seulement victime d'un destin affreux. Peu après arrive Ismène , l'autre fille d'Œdipe, qui vient lui apprendre le conflit fratricide qui oppose ses deux fils, Étéocle et Polynice(ils se disputent le pouvoir depuis qu’Oedipe est parti). Tous deux voudraient voir Œdipe revenir près de Thèbes. Tous ont en effet eu vent d'une prophétie de l'oracle de Delphes selon laquelle la ville près de laquelle Œdipe sera enterré en retirera de grands bienfaits. Œdipe entre en colère contre ses fils qui l'ont banni pour mieux s'emparer du pouvoir, et n'en est que plus décidé à rester à Colone.
Thésée et Oedipe se rencontrent, et Thésée accepte d’offrir protection a Oedipe au cas oú des envoyés tibétains viendraient le chercher de forçe.
Puis, Créon, le régent de Thèbes tente de convaincre Oedipe de revenir à Thèbes
Créon emmène Ismène de force et tente de faire de même avec Antigone, mais le coryphée et le chœur s'opposent à lui. Créon persiste jusqu'à l'arrivée de Thésée, qui ordonne à son peuple de protéger les filles d'Œdipe et blâme sévèrement Créon pour ses agissements brutaux. Créon se défend, mais Œdipe dénonce ses mensonges avec énergie. Thésée ordonne alors à Créon de les guider jusqu'à l'endroit où se trouvent ses compagnons qui retiennent les filles d'Œdipe
Antigone, d'Ismène et de Thésée victorieux. Tous se réjouissent. Thésée apprend à Œdipe qu'un homme de Thèbes souhaite lui parler brièvement. C’est Polynice qui le met au courant de la lutte fratricide.

Il réclame l'aide d'Œdipe. Œdipe refuse et blâme sévèrement Polynice pour ses actions et pour la guerre qu'il entreprend contre sa propre ville. Œdipe termine sa diatribe en maudissant ses deux fils et en leur souhaitant de s'entretuer. Antigone tente de faire renoncer Polynice à la guerre, mais en vain. Le chœur entonne alors le quatrième stasimon, entrecoupé du dialogue d'Œdipe et d'Antigone : Œdipe voit tomber la foudre, signe qu'il doit se rendre au lieu où il mourra. Œdipe appelle Thésée, et, à son retour, lui demande de l'accompagner jusqu'au lieu où il doit mourir, car il est le seul spectateur digne d'assister à sa mort. Œdipe explique à Thésée comment il pourra tirer parti de la présence de sa tombe pour protéger sa cité. Tous sortent.

Œdipe à Colone, SACCHINI

On va maintenant analyser l’opéra de Antonio Sacchini, créé en Novembre 1785.
Œdipe à Colone est un opéra en trois actes d’Antonio Sacchini sur un livret de Nicolas-François Guillard.

Situation initiale
La situation initiale est fondée sur le mythe d’Œdipe, roi de Thèbes. Œdipe est bannit de la ville après avoir découvert qu'il a tué son père et qu'il a couché avec sa mère. Il est aveugle, âgé et erre à travers la Grèce accompagné de sa fille Antigone.
Pendant ce temps là, le trône de Thèbes est partagé entre les deux fils d’Œdipe, Étéocle et Polynice. Les deux ont une querelle et Étéocle chasse Polynice qui va se réfugier à Athènes, avec l’aide de Thésée.
Acte 1
Polynice se réfugie à la cour de Thésée, roi d’Athènes.
Étéocle, frère de Polynice, refuse de lui céder le trône. Thésée lui offre la main de sa fille et le trône de Thèbes en espérant ainsi établir une alliance entre les deux villes. Polynice accepte en remerciant le roi et en maudissant son frère. Thésée proclame les nouvelles à son peuple. Il invite Polynice a visiter le temple pour faire un sacrifice aux dieux. Eriphile et deux hommes arrivent et implorent aux dieux leur pardon. Le prêtre arrive  près de l’autel. Tout d’un coup les portes du temple s’ouvrent et trois Eumenides (euphémisme pour Erynies), des déesses de la vengeance, entrent.
L’autel s'enflamme et créé la panique.
Acte 2
Polynice a quitté le temple. Il pense, torturé par les remords.
Il voit un vieillard accompagné d’un esclave. C’est son père Œdipe accompagné de sa fille Antigone. Œdipe veut se venger de ses fils ingrats, en particulier de Polynice. Il désire aussi changer le destin d’Antigone, qui est condamnée à l’accompagner pour toujours. Leur destin  les a  ramenés au temple où le sacrifice a été interrompu. Œdipe entend les furieuses Eumènides. Dans un accès de folie, il s’imagine dans la vallée de Cithéron, où il a tué son père, et il s'imagine entouré de serpents. Puis il se calme en reconnaissant sa fille. Tout d’un coup elle entend une voix: c’est le son de gens qui approchent. Ils sont furieux de voir que toute la zone autour du temple a été détruite par des étrangers. Ils enquêtent près du vieillard et découvrent Œdipe. Le peuple s'indigne mais Thésée insiste pour qu’ils arrêtent de poursuivre le vieil homme. Antigone introduit finalement son père au roi qui décide de les accueillir. 

Acte 3
Polynice veut se repentir et annonce à sa sœur qu’il est prêt à tout abandonner: le trône de Thèbes et même la main de Eriphile, pour obtenir le pardon de son père.
Pendant ce temps là, Thésée apaise Œdipe, en l’assurant qu'il aidera et en imposant le silence à la population de Thèbes. Antigone essaye de convaincre son père de se réconcilier avec Polynice. Œdipe, surpris par telle audace, pense qu'Antigone l'a trahi et est devenue complice de son frère. Polynice s’approche et prie à son père de l’écouter.
Mais Œdipe est plein de haine et il s'enrage. Polynice, désespéré, demande à son père de le tuer lui-même. Œdipe se sent touché par ce geste et pardonne Polynice.
Le prêtre annonce la clémence des dieux. C'est le chœur final et une célébration.

Instruments:


Antigone: Soprano
Polynice: Ténor
Thésée: Ténor
Oedipe: Barytone
Eriphile: Soprano
Le grand prêtre: Bass-Barytone
Une athénienne: Soprano

2 flutes
2 oboés
1 basson
2 trompettes

mercredi 5 février 2014

Biographie de Jean Anouilh


Jean Anouilh est écrivain et dramaturge français. Il est né le 23 juin 1910 à Bordeaux, en Gironconde. Son œuvre théâtrale, particulièrement abondante et variée, commence en 1932. Elle est constituée de nombreuses comédies et d'œuvres dramatiques ou tragiques comme sa pièce la plus célèbre, Antigone (1944), réécriture moderne de la pièce de Sophocle.

Anouilh organise lui-même ses œuvres en séries thématiques, faisant alterner Pièces Roses, des comédies marquées par la fantaisie tels que Le bal des voleurs (1938), et Pièces Noirs, qui montrent l'affrontement des "héros" entourés de gens ordinaires, prenant souvent appui sur des mythes comme Eurydice (1941), Antigone (1944) ou Médée (1946).

Puis après la guerre apparaissent les Pièces Brillantes qui jouent sur la mise en abyme du théâtre au théâtre: La Répétition ou l'amour puni en 1947 et Colombe en 1951. Ensuite on a les Pièces Grinçantes qui consistent en des comédies satiriques comme Pauvre Bitos ou le Dîner de têtes (1956). Dans la même période, Anouilh s'intéresse, dans les Pièces Costumées, à des figures.

Antigone, ANOUILH

Antigone est une pièce en un acte de Jean Anouilh représentée pour la première fois au théâtre de l'Atelier à Paris le 4 février 1944. Elle fait partie des Nouvelles pièces noires. Antigone est inspirée du mythe antique et de l’oeuvre Antigone de Sophocle.

Le prologue présente les personnages qui vont jouer la pièce et les décrit brièvement. Antigone passe en premier. Puis rentrent Ismène, Hémon, Créon, le petit page, la reine Eurydice et la nourrice.
Le Prologue rappelle certains événements indispensables à la compréhension de l'histoire.

Antigone rentre chez elle. Elle est surprise par sa nourrice qui l'accable de questions pour savoir d'où elle vient à une heure aussi matinale. La jeune fui lui confie finalement qu'elle s'est rendue à un rendez-vous galant, ce qui énerve visiblement la dame. Par contre Antigone ment. Nous devinons déjà quelle est la vérité.

Antigone et Ismène commence une conversation qui porte sur un sujet très sérieux. Les deux sœurs s'opposent pratiquement en tout, mais cette différence ne change pas l'affection qu'elles nourrissent l'une pour l'autre. Antigone révèle son intention d'enterrer le corps de Polynice malgré le décret royal. Ismène tente de la dissuader mais sans résultats.

Antigone qui a explosé de colère face à Ismène se montre très calme en présence de sa nourrice. Elle se confie corps et âme à la vieille femme pour être réconfortée. Au fil des répliques, la jeune fille dévoile partiellement son projet, mais la nourrice ne saisit pas le sens caché de ses propos. Le mystère l'inquiète énormément.

Antigone et Hémon se réconcilient après une dispute amoureuse. La jeune fille profite de ce retour à la normale pour demander à son fiancé s'il l'aime vraiment, et s'il ne regrette pas de l'avoir choisie au lieu d'Ismène. Après lui avoir avoué qu'elle est prête à se donner à lui sans la moindre hésitation, elle lui fait jurer de ne poser aucune question sur la décision qu'elle a prise et qui consiste à se séparer de lui. La dimension tragique réside tout entière dans le sens du verbe « se séparer » différemment compris par les deux personnages.
Ismène tente de raisonner sa sœur pour qu'elle renonce à sa folie, mais Antigone se montre inflexible. Avant de quitter son aînée, elle lui apprend qu'elle a déjà accompli son acte. Elle a enfreint le décret de Créon en enterrant Polynice. Il n'y a plus rien à faire.
Jonas, le garde, informe Créon que le cadavre de Polynice a été couvert de terre. Hors de lui, le roi donne des ordres pour qu'on retrouve immédiatement celui qui a osé enfreindre sa loi. Mais le maître de Thèbes retrouve peu à peu son calme. Il enjoint au garde de ne pas divulguer le secret et le menace de mort en cas de désobéissance.

Le Chœur explique au public les différences qui existent entre la tragédie et la comédie, deux genres dramatiques diamétralement opposées. Dans son intervention, il procède à une sorte d'autopsie morale de l'héroïne qui « va pouvoir être elle-même pour la première fois. »
Antigone est surprise en train de couvrir de terre le corps de Polynice. Elle informe les gardes qu'elle est la fille d'Œdipe, mais les rustres ne la croient pas. Ils se moquent d'elle et la traitent avec rudesse comme une vulgaire vagabonde
Antigone est emmenée devant Créon. Ce dernier pense d'abord qu'il s'agit d'une erreur et menace les gardes des pires châtiments. Mais la jeune fille reconnaît son « crime » sans la moindre hésitation. Le roi essaie de la protéger; il enferme les gardes et ordonne au page de les surveiller de près.
Créon fait tout ce qui est en son pouvoir pour sauver Antigone, mais cette dernière continue à reconnaître sa culpabilité avec entêtement. Pour montrer à sa nièce que son acte est absurde, le roi lui révèle certains secrets de famille particulièrement choquants qui trahissent l'horreur du monde politique. Profondément touchée par ces déclarations, Antigone s'apprête à se retirer quand Créon prononce le mot « bonheur ». En l'entendant, elle se révolte contre la vie médiocre que lui promet son oncle qui tente vainement de la réduire au silence.
Ismène change d'opinion. Elle se confond en excuses et se montre prête à mourir avec Antigone. Mais cette dernière rejette son sacrifice pour ne pas l'impliquer dans une affaire qui la dépasse. Cependant, l'héroïne se sent plus forte dans son combat contre Créon. Elle vient de gagner le soutien d'une première alliée.
Le Chœur tente de faire revenir Créon sur sa décision et l'amener à gracier Antigone. Cependant le roi campe sur sa position. Sa nièce tient absolument à mourir. Il n' y peut plus rien pour elle. Désormais, elle est la seule responsable de la triste fin qui l'attend.

Hémon implore désespérément son père de sauver Antigone, en vain. Le Chœur tente de son côté d'attendrir le roi, mais il n'aboutit à aucun résultat. Le sort de l'héroïne est scellé. Il ne reste plus qu'à fixer la date de l'exécution. D'ailleurs, les Thébains se rassemblent déjà et réclament la tête de la condamnée.

Antigone est étroitement surveillée. Le garde qui la serre de près reste indifférent à ses souffrances. Il ne pense qu'à sa promotion et aux avantages matériels qu'il va en tirer. Au fil du dialogue qu'il engage avec sa prisonnière, il lui révèle qu'elle sera murée vivante. Antigone accueille cette nouvelle avec un calme digne d'une héroïne tragique. Elle arrive à convaincre son garde, moyennant une bague en or, d'écrire une lettre pour elle dans laquelle elle exprime son regret d'avoir commis un acte absurde.

Le Chœur entre en scène ; il est immédiatement suivi du Messager qui fait le récit des événements qui se sont déroulés dans les coulisses. Antigone s'est pendue avec les fils de sa ceinture dans le tombeau où se trouvait également Hémon. Ce dernier, au comble du désespoir, menaça de tuer Créon, puis il lui cracha au visage et se donna la mort à son tour.

Le roi rentre au palais, complètement effondré. Là, le Chœur lui assène une terrible nouvelle. La reine Eurydice s'est donnée la mort après avoir appris le suicide de son fils avec Antigone. La solitude du roi devient plus insoutenable que jamais. Par contre la raison d'Etat doit continuer à régner. Son rôle de roi passe avant toute autre considération.
Le Chœur se manifeste pour la dernière fois. Il parle de ceux qui sont morts et de ceux qui restent en vie, ainsi que des conséquences de la tragédie sur Thèbes qui s'est enfin apaisé.
Les gardes, indifférents à ce qui se passe autour d'eux, continuent à jouer aux cartes comme si de rien n'était. La tragédie qui a violemment secoué le royaume de Créon ne les concerne en rien : « Ce n'est pas leurs oignons ».