mercredi 5 février 2014

Antigone, ANOUILH

Antigone est une pièce en un acte de Jean Anouilh représentée pour la première fois au théâtre de l'Atelier à Paris le 4 février 1944. Elle fait partie des Nouvelles pièces noires. Antigone est inspirée du mythe antique et de l’oeuvre Antigone de Sophocle.

Le prologue présente les personnages qui vont jouer la pièce et les décrit brièvement. Antigone passe en premier. Puis rentrent Ismène, Hémon, Créon, le petit page, la reine Eurydice et la nourrice.
Le Prologue rappelle certains événements indispensables à la compréhension de l'histoire.

Antigone rentre chez elle. Elle est surprise par sa nourrice qui l'accable de questions pour savoir d'où elle vient à une heure aussi matinale. La jeune fui lui confie finalement qu'elle s'est rendue à un rendez-vous galant, ce qui énerve visiblement la dame. Par contre Antigone ment. Nous devinons déjà quelle est la vérité.

Antigone et Ismène commence une conversation qui porte sur un sujet très sérieux. Les deux sœurs s'opposent pratiquement en tout, mais cette différence ne change pas l'affection qu'elles nourrissent l'une pour l'autre. Antigone révèle son intention d'enterrer le corps de Polynice malgré le décret royal. Ismène tente de la dissuader mais sans résultats.

Antigone qui a explosé de colère face à Ismène se montre très calme en présence de sa nourrice. Elle se confie corps et âme à la vieille femme pour être réconfortée. Au fil des répliques, la jeune fille dévoile partiellement son projet, mais la nourrice ne saisit pas le sens caché de ses propos. Le mystère l'inquiète énormément.

Antigone et Hémon se réconcilient après une dispute amoureuse. La jeune fille profite de ce retour à la normale pour demander à son fiancé s'il l'aime vraiment, et s'il ne regrette pas de l'avoir choisie au lieu d'Ismène. Après lui avoir avoué qu'elle est prête à se donner à lui sans la moindre hésitation, elle lui fait jurer de ne poser aucune question sur la décision qu'elle a prise et qui consiste à se séparer de lui. La dimension tragique réside tout entière dans le sens du verbe « se séparer » différemment compris par les deux personnages.
Ismène tente de raisonner sa sœur pour qu'elle renonce à sa folie, mais Antigone se montre inflexible. Avant de quitter son aînée, elle lui apprend qu'elle a déjà accompli son acte. Elle a enfreint le décret de Créon en enterrant Polynice. Il n'y a plus rien à faire.
Jonas, le garde, informe Créon que le cadavre de Polynice a été couvert de terre. Hors de lui, le roi donne des ordres pour qu'on retrouve immédiatement celui qui a osé enfreindre sa loi. Mais le maître de Thèbes retrouve peu à peu son calme. Il enjoint au garde de ne pas divulguer le secret et le menace de mort en cas de désobéissance.

Le Chœur explique au public les différences qui existent entre la tragédie et la comédie, deux genres dramatiques diamétralement opposées. Dans son intervention, il procède à une sorte d'autopsie morale de l'héroïne qui « va pouvoir être elle-même pour la première fois. »
Antigone est surprise en train de couvrir de terre le corps de Polynice. Elle informe les gardes qu'elle est la fille d'Œdipe, mais les rustres ne la croient pas. Ils se moquent d'elle et la traitent avec rudesse comme une vulgaire vagabonde
Antigone est emmenée devant Créon. Ce dernier pense d'abord qu'il s'agit d'une erreur et menace les gardes des pires châtiments. Mais la jeune fille reconnaît son « crime » sans la moindre hésitation. Le roi essaie de la protéger; il enferme les gardes et ordonne au page de les surveiller de près.
Créon fait tout ce qui est en son pouvoir pour sauver Antigone, mais cette dernière continue à reconnaître sa culpabilité avec entêtement. Pour montrer à sa nièce que son acte est absurde, le roi lui révèle certains secrets de famille particulièrement choquants qui trahissent l'horreur du monde politique. Profondément touchée par ces déclarations, Antigone s'apprête à se retirer quand Créon prononce le mot « bonheur ». En l'entendant, elle se révolte contre la vie médiocre que lui promet son oncle qui tente vainement de la réduire au silence.
Ismène change d'opinion. Elle se confond en excuses et se montre prête à mourir avec Antigone. Mais cette dernière rejette son sacrifice pour ne pas l'impliquer dans une affaire qui la dépasse. Cependant, l'héroïne se sent plus forte dans son combat contre Créon. Elle vient de gagner le soutien d'une première alliée.
Le Chœur tente de faire revenir Créon sur sa décision et l'amener à gracier Antigone. Cependant le roi campe sur sa position. Sa nièce tient absolument à mourir. Il n' y peut plus rien pour elle. Désormais, elle est la seule responsable de la triste fin qui l'attend.

Hémon implore désespérément son père de sauver Antigone, en vain. Le Chœur tente de son côté d'attendrir le roi, mais il n'aboutit à aucun résultat. Le sort de l'héroïne est scellé. Il ne reste plus qu'à fixer la date de l'exécution. D'ailleurs, les Thébains se rassemblent déjà et réclament la tête de la condamnée.

Antigone est étroitement surveillée. Le garde qui la serre de près reste indifférent à ses souffrances. Il ne pense qu'à sa promotion et aux avantages matériels qu'il va en tirer. Au fil du dialogue qu'il engage avec sa prisonnière, il lui révèle qu'elle sera murée vivante. Antigone accueille cette nouvelle avec un calme digne d'une héroïne tragique. Elle arrive à convaincre son garde, moyennant une bague en or, d'écrire une lettre pour elle dans laquelle elle exprime son regret d'avoir commis un acte absurde.

Le Chœur entre en scène ; il est immédiatement suivi du Messager qui fait le récit des événements qui se sont déroulés dans les coulisses. Antigone s'est pendue avec les fils de sa ceinture dans le tombeau où se trouvait également Hémon. Ce dernier, au comble du désespoir, menaça de tuer Créon, puis il lui cracha au visage et se donna la mort à son tour.

Le roi rentre au palais, complètement effondré. Là, le Chœur lui assène une terrible nouvelle. La reine Eurydice s'est donnée la mort après avoir appris le suicide de son fils avec Antigone. La solitude du roi devient plus insoutenable que jamais. Par contre la raison d'Etat doit continuer à régner. Son rôle de roi passe avant toute autre considération.
Le Chœur se manifeste pour la dernière fois. Il parle de ceux qui sont morts et de ceux qui restent en vie, ainsi que des conséquences de la tragédie sur Thèbes qui s'est enfin apaisé.
Les gardes, indifférents à ce qui se passe autour d'eux, continuent à jouer aux cartes comme si de rien n'était. La tragédie qui a violemment secoué le royaume de Créon ne les concerne en rien : « Ce n'est pas leurs oignons ».

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