lundi 3 février 2014

Le mythe d'Œdipe

La reine Jocaste attend un enfant. Son mari Laïos, roi de Thèbes, fait une requête auprès des Dieux, comme dictait la tradition, pour apprendre le destin de l’enfant. La réponse de l'oracle est terrible : "Il tuera son père et il épousera sa mère". Il décide d'échapper à son destin en ordonnant qu’on perce les deux pieds de son fils nouveau-né, qu'on le pende et qu’on l’abandonne aux bêtes sauvages sur les flancs du mont Cithéron. Le bébé gémissant émeut le cœur du serviteur chargé de la besogne. Il le confie à des bergers du roi de Corinthe, qui l'amènent à leur maître Polybos, roi de Corinthe. Sa femme Périboea, désespérait justement d'avoir un héritier, l’adopte. Polybos l’appelle Œdipe ("celui qui a les pieds enflés", en grec) et l’élève comme étant son propre fils. Les années passent. Un jour, pendant une querelle, un Corinthien traite Œdipe d'enfant trouvé. Celui-ci, alarmé, part à la recherche de la vérité auprès de Pythie de Delphes. En chemin, un vieillard monté sur un char lui commande, un peu trop impérieusement, de s'écarter de son chemin. Œdipe, qui a le sang vif, le tue. Il' s'agissait du roi Laïos, son père. Ainsi, Œdipe accomplit la première partie de la prophétie sans le savoir.
Œdipe arrive à Thèbes, qui est sous la coupe d'un monstre sanguinaire appelé le Sphinx, lion à tête de femme. La créature bloque les routes menant à la ville, tuant et dévorant les voyageurs qui ne peuvent pas résoudre la fameuse énigme qu'elle leur propose : "Quel est l'animal qui le matin marche sur quatre pieds, à midi sur deux et le soir sur trois?". Œdipe répond sans hésiter que c'est l'Homme, qui au matin de sa vie marche à quatre pattes, va sur ses deux jambes à l'âge adulte et s'aide d'une canne pour soutenir sa vieillesse. Le Sphinx, vexé, se suicide. Œdipe s'attire les faveurs de la ville pour avoir libéré Thèbes du Sphinx. En remerciement, les Thébains le couronnent roi et lui donnent comme épouse la veuve de Laïos, Jocaste. Pendant de nombreuses années, le couple vécut heureux, ne sachant pas qu'ils étaient en réalité mère et fils. La seconde partie de la prophétie est accomplie.
Les années passent, des enfants naissent du couple incestueux, deux garçons, Etéocle et Polynice, et deux filles, Antigone et Ismène. Les Dieux, qui ont longtemps favorisé le règne d'Œdipe, s'aperçoivent soudain, dans un spectaculaire accès de mauvaise foi, que ce roi est un meurtrier.
La peste ravage alors le pays. Œdipe, innocemment, envoie son oncle Créon à Delphes, et l'oracle de Delphes proclame que l’assassin de Laïos doit être puni et que la maladie ravagera la cité tant que son meurtre ne sera pas vengé. Œdipe prononce alors contre le meurtrier une malédiction sauvage, et consulte le devin Tirésias pour connaître le nom du coupable. Tirésias, esquive, feinte, suscite même contre lui des soupçons. Finalement, excédé, il conseille à Œdipe de consulter ses serviteurs. L'un d'eux, témoin du meurtre, est ce même esclave qui autrefois a "perdu" l'enfant sur le Mont Cithéron. La vérité est dévoilée et Jocaste se suicide de désespoir, et lorsque Œdipe se rend compte qu'elle est morte et que leurs enfants, Etéocle, Polynice, Antigone et Ismène, sont maudits, il se crève les yeux, avec les broches de la reine, et renonce au trône. Il part sur les routes, la main sur l'épaule d'Antigone, en quête du pardon. Parvenu en Attique, il est purifié de son crime par Thésée, et en reconnaissance meurt à Colone.   

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